Elle commence par être une fidèle auditrice des émissions de sport de la Radio Nationale diffusées tous les lundis et vendredis. Petit à petit, la passion se développe. A l’école secondaire, elle pratique le volleyball, discipline à laquelle elle consacre toujours du temps jusque là.
Partant de sa passion du sport qu’elle a, elle intègre le monde médiatique. Elle se met à présenter l’émission des sports à la Radio Ijwi ry’Amahoro (RIA), devenant l’une des rares femmes à exercer ce métier.
Aujourd’hui, elle est à la tête de l’Association des Journalistes des Sports du Burundi «AJSB». Une première. Car, aucune association des journalistes des sports réunies dans l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS) n’avait jusque là élue une femme présidente de l’association. Elle, c’est Liliane Nshimirimana, présidente de l’AJSB. Akeza.net est parti à sa rencontre en ce 8 mars 2018, journée internationale des Droits de la femme.
Akeza.net: Comment t’es venue l’idée de présenter ta candidature en tant que Président d’une organisation dominée par les hommes ?
Liliane Nshimirimana : D’abord je suis membre de cette association depuis plusieurs années. Et puis je faisais partie du comité exécutif sortant. Vu les problèmes qui rongeaient notre association, je me suis dit que je pouvais amener ma contribution en apportant quelques notions dans le leadership des organisations de la société civile que j’ai, et mon expérience. Tous cela a fait que j’aie la détermination de me présenter au poste de présidente de l’association. Voilà, les membres ont matérialisé leur confiance en moi par les votes et je suis présidente de l’Association des Journalistes des Sports «AJSB».
Akeza.net : Vous dirigez une association qui est à plus de 90 % composée par les hommes. Qu’est ce que cela signifie pour vous ?
Liliane Nshimirimana : L’image que j’ai retenue de mon élection c’est que les femmes, si elles ne se discriminent pas, elles ont de la place dans la société. Il ne faut surtout pas se considérer comme des êtres à part. Mettons-nous à l’œuvre, laissons nos actions plaider pour nous.
Mon élection a été saluée par plusieurs personnes tant au niveau du Burundi qu’à l’échelle internationale. Les gens n’en revenaient pas , car voir une femme diriger l’association des journalistes des sports est une première au niveau mondial. Les messages de félicitations et d’encouragement fusaient de partout.
Akeza.net : L’opinion considère que le journalisme des sports est purement réservé aux hommes.
Liliane Nshimirimana : C’est de l’ignorance. Le sport n’est pas réservé uniquement aux hommes. On voit plusieurs femmes journalistes qui couvrent d’autres thèmes. Pourquoi pas le sport ? Certains pensent que faire le journalisme en rapport avec le sport est très fatiguant. Mais ce n’est pas vrai ! On traite l’information de la même manière qu’on le fait avec les nouvelles en rapport avec l’économie. D’ailleurs le sport c’est même passionnant. Il n’y a rien de difficile. Il suffit de se passionner.
Akeza.net : On est le 8 mars, journée internationale de la célébration de la femme. Un message ?
Liliane Nshimirimana : En ce jour, je dirais que plusieurs femmes ne se rappellent pas des questions en rapport avec le sport. C’est bien que l’on célèbre cette journée, mais je ferais un clin d’œil aux femmes de profiter de cette journée afin d’avoir une prise de conscience sur la place de la femme dans le domaine du sport. Il y a peu de femmes jusque là dans les organes décisifs de différentes fédérations par exemple. On devrait chercher à les intégrer comme le font nos consœurs dans la politique ou dans d’autres structures.
Propos recueillis par Armand NISABWE